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Les médias industrièls jouissent d'une depravation singuliere des lois 
democratiques.  En effect, si la television et, par osmose, la presse 
ne disposent pas, a priori, de la liberte d'annoncer de fausses novelles, 
notre legislation leur accorde par contre le pouvoir exorbitant de mentir 
par omission, en censurant et frappant d'interdit celles qui ne leur 
conviennent pas ou pourraient nuir a leurs interets.  Le quatrieme pouvoir--
il est encore convenu de l'appeler ainsi--est donc la seule de nos 
institutions capable de fonctionner en dehors de tout controle democratique 
éfficace, puisque toute critique independante dirigée contre lui, toute 
solution de rechange demeurent inconnues du grand public, simplement 
parce-que'elles n'ont aucune chance d'etre largement diffusˇes.... Ainsi, en 
plein conflit du golfe Persique, Francoise Giroud constatait dans Le Nouvel 
Observateur: "Le Premier ministre a mis en garde publiquement ceux qui seraient 
tentes d'exploiter la fibre sentimentale (a propos des otages de Saddam 
Hussein), mais il n'a aucun moyen de coercition et c'est heureux. Entre 
deux maux il ne faut jamais choisir la censure. C'est aux responsables 
des chaines de faire preuve de jugement."  Un tel raisonnement est manifest, 
puisqu'il attribue aux directeurs de chaines un pouvoir discretionnaire 
qu'il refuse aux dirigeants d'un gouvernement elu.  Mieux encore, il 
sous-entend que seule la censure gouvernmentale est intolerable....
The media industry rejoices in the absense of democratic laws.  
In effect, if television and, by osmosis, the press don't have at 
their disposal, a priori, the freedom to announce false news, 
legislation accords them an enormous power to lie by omission, 
in censuring and restraining news that doesnÕt serve their interests. 
The fourth power--it is still called thus--is the only institution 
capable of functioning completely outside of effective democratic 
control, since all independent critiques directed against it, all 
suggestions of reform, remain unknown to the majority of the public, 
simply because they donÕt have any chance of being widely broadcast.... 
And so we find that, in the height of the Persian Gulf conflict, 
Francoise Giroud said in Le Nouvel Observateur: "The Prime Minister has 
publicly warned those that might be tempted to sensationalize (with regard 
to the hostages of Saddam Hussein), but he has no means of coercion and 
that's good. Because censorship is the greater of the two evils. It's 
the responsibility of our network affiliates to use their judgments."  
Such a reasoning is manifest, that he'll grant to the directors of TV chains 
a discretionary power that he refuses to the directors of an elected government.
[Translation: A.Deck]